Le programme

La sobriété, pour aller d’un monde en chantier vers un monde enchanté.

 

Après avoir tenté la candidature d’une brouette à l’élection présidentielle, honteusement recalée en dépit des nombreux parrainages de râteaux, tondeuses à rouleau et grelinettes qu’elle avait rassemblés… nous nous lançons dans l’aventure d’un micro-parti politique à dimension locale, baptisé BROUETTE, en hommage à notre emblème.

Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que nous pensons que la seule chance d’échapper au destin funeste que nous mitonnent un aréopage de milliardaires mégalomanes et les gouvernants azimutés qui les servent, c’est d’imaginer tous ensemble et sans tarder une politique de décroissance intelligente et volontaire. Même le GIEC, pourtant peu suspect de radicalité, nous exhorte dans son dernier rapport à changer dès maintenant nos modes de production, de distribution et de consommation, dans un esprit de sobriété.

À chaque instant, aussi bien dans nos vies privées que dans la sphère publique, nous devrions désormais nous demander :

de quoi avons-nous vraiment besoin pour être vraiment heureux ?

Au lieu de quoi on nous promet toujours plus de numérique, de nucléaire, de croissance, de consommation…  et toujours moins de libertés ! C’est pure folie.

Il nous faut désormais arpenter un chemin qui s'annonce un peu rocailleux, celui des Trois Retours : le retour à la raison, le retour à la joie, le retour à l’espérance.

Faute de quoi, nous aurons droit au retour… de manivelle ! Une planète à l’agonie, où les plus forts survivront au détriment des plus faibles. Ça vous tente ?

 


Quelques uns des projets (farfelus, certes, mais sur un fond sérieux) que portait notre candidate à la présidentielle:

 

Contenir l’invasion numérique
Naguère, le terme « rat de bibliothèque » désignait l’inoffensif érudit, passionné par la lecture et qui aimait s’instruire dans les bibliothèques. Aujourd’hui, nous sommes menacés par une horde de rongeurs autrement plus dangereux : les rats-numériques. Ils pourrissent le moindre réseau et le transforment en égout. Brouette préconisera d’équiper tous les smartphones d’un morceau de gruyère crocheté sur l’écran, et d’une barre en fer actionnée par un ressort qui se déclenchera à la moindre alerte. Cette tapette à rat-numérique, économique et low-tech, nous débarrassera du fléau… et de notre dépendance au smartphone, dès qu’on en aura marre de se faire malencontreusement pincer les doigts !


Réhabiliter la parole vraie
Le mensonge est désormais la vertu cardinale de la plupart des gouvernants, des experts et des journalistes qui les servent. Mais chaque fois qu’ils mentent, au contraire du pauvre Pinocchio, leurs nez s’allongent à peine tant ils sont coutumiers du fait. Brouette invitera tous les Français à s’équiper d’un pifomètre de précision (remboursé par la Sécu) qui les alertera sur le moindre allongement nasal des Grands Fronts qui nous embabouinent, fût-il de quelques macrons… pardon, de quelques microns.


Climat : pas d’autre issue que la sobriété
De COP en COP, aujourd’hui c’est clair, on nous trimballe. Les COP, c’est d’abord… les COPains d’abord, et tout l’art de se partager le fric entre soi, au détriment du pauvre monde et de sa misère. La seule manière réaliste d’atténuer le changement climatique, c’est, osons le mot, une décroissance intelligente et volontaire dans tous les pays dits développés. Volontaire, ça ne veut pas dire quelques despotes et milliardaires qui décident à notre place. Ça veut dire que nous soyons tous animés par une même volonté : vivre avec moins pour vivre mieux, maigrir pour grandir. On est d’accord : c’est pas gagné ! Alors dans l’urgence, et vu que la mer monte, l’administration de Brouette promulguera le doublement des cours de natation à l’école et la défiscalisation des bouées de sauvetage made in France.


Ramener la Science à la Raison (un comble !)
Plus elle se lance de défis, plus la Science sombre dans la… déficience mentale. Elle oublie le pourquoi, le pour qui… Aujourd’hui épaulée par sa bonniche (ou sa maitresse) la Technique, elle entend prendre le pouvoir sur nos corps et nos âmes. La Science doit redevenir un horizon, éventuellement une espérance, mais dans un cadre défini par tous les Français. Une fois Brouette présidente, le ministère de la Recherche sera placé sous la tutelle de la Direction du Patrimoine. Science sans conscience n’étant que ruine de l’âme, la puissance publique pourra ainsi intervenir dès qu’un quelconque Docteur Folamour menacera l’équilibre et l’intégrité de nos architectures spirituelles.


Instaurer un passe-porc sanitaire
Notre modèle ubuesque d’élevage intensif est une véritable poudrière à virus qui risque de nous péter grave à la goule à tout moment. Dans ce délire productiviste, les plus menaçants sont les élevages industriels de porcs, dont les humains partagent 95% du génome. Brouette instaurera un passe-porc sanitaire, que les saucisses, pâtés et côtelettes devront obligatoirement nous présenter à l’entrée de nos réfrigérateurs pour pouvoir y accéder. Ce document certifiera qu’ils proviennent bien d’un élevage bio de petite taille. À l’attention de nos amis cannibales, on pourra réfléchir à un passe-humain culinaire justifiant que la personne qu’ils s’apprêtent à consommer n’est pas vaccinée ni farcie d’antibiotiques.

 

Y aura d'la joie !
La tristesse et la déprime nous séparent, nous atomisent, tuent l'échange et le débat. Les Grands Fronts thermonucléaires qui nous commandent le savent bien et nous abreuvent de messages anxiogènes, d'injonctions paralysantes. Brouette invitera les personnels de l'Éducation Nationale à imaginer un cursus d'éveil à la joie, depuis la maternelle jusqu'à l'université. La notion de joie est bien sûr très personnelle, donc pas de notes, d'évaluations, d'examens ni de diplômes. On évitera de s'égarer dans trop de théories et blablas. On s'appuiera en priorité sur les actes et les objets du quotidien, ainsi que sur la pratique des arts et des artisanats. La joie germe dans le concret de la matière. Il faut juste y crocher avec énergie. Comme dit l'Âne Gérardin : avec la brouette, on récolte ce que l'on pousse.